Tout ce temps sans école, c’est long. Alors s’il a déjà du mal à retenir sa leçon de français pour le lendemain, on ose à peine imaginer les dégâts lorsque l’école reprendra ! Aura-t-il tout oublié ? Comment l’aider à réactiver ses connaissances ?
Votre enfant peut-il oublier des notions fondamentales, comme la lecture ? Une crainte de parents, parfois partagées par certains professeurs, comme Cendrine Roure, enseignante de Clis : « On constate par exemple que ceux qui arrivent à écrire en attachant les lettres semblent parfois avoir “oublié” comment faire au fil du temps. Les notions mathématiques peuvent aussi être plus difficiles à conserver. En revanche, la lecture ne s’oublie pas, un peu comme le vélo ! »
C’est aussi l’avis d’Ostiane Mathon, enseignante et formatrice d’enseignants. « Le cerveau est bien fait et ne garde en mémoire que ce qui est nécessaire à l’enfant, tient-elle à rassurer. Il oubliera beaucoup de choses, mais ce n’est pas bien grave, car il aura l’occasion de réactiver les notions apprises par la suite. » Pas de panique ni de pression, donc. Toutefois, il est vrai que la période de confinement est amenée à durer et risque de creuser les inégalités. Certains enfants, issus de milieux favorisés ou dont les parents seront plus présents, s’en sortiront mieux que les autres dans le maintien des acquis. Pour les autres, ceux qui étaient le plus en difficulté cette année, l’école n’est malheureusement plus là pour compenser. D’où l’importance de l’accompagnement !
Un incontournable auquel vous pouvez penser en cette période de confinement coronavirus pour apprendre par le jeu : le cahier d’activités. Il s’en vend d’ailleurs chaque année près de quatre millions. Mais comment le choisir ? « Quel que soit le support, explique Séverine Merviel des éditions Nathan, il est important de regarder quels en sont les auteurs. Un cahier d’activités scolaires avec des contenus de qualité respecte les programmes scolaires et doit être si possible rédigé par des enseignants, ce qui est normalement précisé sur la couverture. » S’il peut être un outil intéressant pour progresser, Ostiane Mathon tient à préciser qu’il n’est pas indispensable.
« Les maisons d’éditions ne lésinent pas sur le marketing pour attirer l’œil des enfants et le porte-monnaie des parents. Si on se décide quand-même à en acheter un, je conseille de le prendre au niveau inférieur. Si l’enfant est en CM1, prendre celui du CE2 lui permettra de revoir des notions qu’il maîtrise mieux et l’aidera à reprendre confiance en lui. »
Sabrina, maman de Lorys, 15 ans, atteint de Trisomie 21
« Pendant cette période, j’aime bien passer du temps avec Lorys, notamment en cuisinant avec lui. Il est en section pâtisserie dans un IMpro et c’est l’occasion de réviser ce qu’il a appris dans l’année.
Mais aussi d’expérimenter de nouveaux acquis. Il a par exemple appris avec moi à se servir d’un économe, à tenir les légumes entre ses mains sans se blesser, à les couper, à réaliser des plats simples. C’est aussi dans la cuisine qu’il a vraiment appris à compter. Il répétait auparavant les chiffres dans l’ordre, mais sans savoir exactement à quoi cela faisait référence. En lui demandant de mettre la table pour trois personnes ou d’éplucher quatre pommes de terre, il voit concrètement à quoi cela correspond et ne se trompe jamais. »
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