Les grandes vacances d’été sont longues. Alors si votre enfant en situation de handicap a du mal à retenir sa leçon d’histoire pour le lendemain, vous n’osez à peine imaginer les dégâts après l’été ! Aura-t-il tout oublié de ce qu’il a appris et acquis ? Comment aider un enfant différent, avec des troubles de l'apprentissage, à réactiver ses connaissances pendant les vacances pour bien préparer sa rentrée ?
« Les vacances d’été durent longtemps et creusent les inégalités, explique Bruno Suchaut, professeur en sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne, directeur de l’Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques. Certains enfants, issus de milieux favorisés ou dont les parents seront plus présents, s’en sortiront mieux que les autres dans le maintien des acquis. Pour les autres, ceux qui sont les plus en difficulté tout au long de l’année, l’école n’est malheureusement plus là pour compenser. » D’où l’importance de l’accompagnement !
Votre enfant en situation de handicap peut-il oublier des notions fondamentales, comme la lecture ? Une crainte de parents, parfois partagées par certains professeurs, comme Cendrine Roure, enseignante en Ulis : « On constate par exemple que ceux qui arrivent à écrire en attachant les lettres semblent parfois avoir “oublié” comment faire à la rentrée. Les notions mathématiques peuvent aussi être plus difficiles à conserver. En revanche, la lecture ne s’oublie pas, un peu comme le vélo ! » C’est aussi l’avis d’Ostiane Mathon, enseignante et formatrice d’enseignants. « Le cerveau est bien fait et ne garde en mémoire que ce qui est nécessaire à l’enfant, tient-elle à rassurer. Il oubliera beaucoup de choses, mais ce n’est pas bien grave, car il aura l’occasion de réactiver ces notions par la suite. » Pas de panique ni de pression. Les vacances d’été sont une belle période pour se reposer, s’amuser et travailler (un peu).
Il s’en vend d’ailleurs chaque année près de quatre millions. Mais comment le choisir ? « Quel que soit le support, explique Séverine Merviel des éditions Nathan il est important de regarder quels en sont les auteurs. Un cahier avec des contenus de qualité respecte les programmes scolaires et doit être si possible rédigé par des enseignants, ce qui est normalement précisé sur la couverture. » S’il peut être un outil intéressant, Ostiane Mathon tient à préciser qu’il n’est pas indispensable. « Les maisons d’éditions ne lésinent pas sur le marketing pour attirer l’œil des enfants et le porte-monnaie des parents. Si on se décide quand même à en acheter un, je conseille de le prendre au niveau inférieur. Si l’enfant est en CM1, prendre celui du CE2 lui permettra de revoir des notions qu’il maîtrise mieux et l’aidera à reprendre confiance en lui. »
Sabrina Froger, maman de Lorys, 15 ans, atteint de trisomie 21 :
« Pendant les vacances, j’aime bien passer du temps avec Lorys, notamment en cuisinant avec lui. Il est en section pâtisserie dans un IMpro et l’été est l’occasion de réviser ce qu’il a appris dans l’année. Mais aussi d’expérimenter de nouvelles choses. Il a par exemple appris avec moi à se servir d’un économe, à tenir les légumes entre ses mains sans se blesser, à les couper, à réaliser des plats simples. C’est aussi dans la cuisine qu’il a vraiment appris à compter. Il répétait auparavant les chiffres dans l’ordre, mais sans savoir exactement à quoi cela faisait référence. En lui demandant de mettre la table pour trois personnes ou d’éplucher quatre pommes de terre, il voit concrètement à quoi cela correspond et ne se trompe jamais.
A lire aussi sur les activités d’été pour préparer la rentrée
© 2018 Plateforme Hizy