Même s’ils ne sont pas atteints de troubles dys, beaucoup d’ados rencontrent des difficultés en orthographe. Des pistes pour les aider à progresser.
L’orthographe lexicale, c’est-à-dire la graphie de mots en dehors des accords, conjugaison, etc., sera plus facile à acquérir chez ceux qui lisent beaucoup. Mais c’est surtout l’orthographe grammaticale que votre ado aura le plus de mal à consolider. D’autant que le nombre d’heures d’enseignement du français à l’école et au collège a considérablement diminué en vingt ans.
Michel Fayol, professeur de psychologie cognitive et du développement.
Le français est le seul système au monde où les marques morphologiques de genre et de nombre ne s’entendent pas à l’oral. D’où la nécessité de proposer un apprentissage explicite de l’orthographe. Concernant l’orthographe lexicale, il peut s’agir d’épeler des mots, de les recopier avec un modèle, de les mémoriser, de les laisser reposer et d’y revenir les jours d’après. Quant à l’orthographe grammaticale, des exercices quotidiens, pendant 15 minutes, avec un ouvrage de type Bled peuvent suffire à relever le niveau d’orthographe. Car c’est par une pratique brève mais régulière, que les difficultés d’ordre grammatical seront progressivement résolues.
C’est ce que peut se dire votre ado, persuadé de ne pas être fait pour ça. D’où l’importance de lui redonner confiance en lui. Demandez-lui de rester attentif à ses hésitations. Il peut s’agir de souligner chaque mot qui le fait douter, de finir sa phrase et d’y revenir ensuite pour chercher la solution, de réfléchir aux éventuelles fautes d’accords.
Anne-Marie Gaignard, directrice d’un centre de coaching orthographique.
L’amélioration du niveau d’un ado viendra à 80 % de la confiance en soi et à seulement 20 % de la technique.. On peut lui proposer de rechercher lui-même l’origine de ses erreurs. De partir à leur chasse en relisant, par exemple, une phrase de droite à gauche pour marquer un stop à chaque fois qu’un mot lui pose problème. Une relecture sans le sens général de la phrase peut aider à repérer des fautes lexicales simples. On peut aussi lui suggérer des moyens mémotechniques, d’apprendre les mots dont il se sert le plus avant de passer à l’étape supérieure et à l’explication de ce qu’est un COD ou un COI, notions un peu abstraites pour des ados qui ont par ailleurs des difficultés avec l’écrit.
Les textismes, que sont ces variantes de l’écrit conventionnel utilisées sur les téléphones portables, ont-ils un impact sur le niveau d’orthographe des ados ? Il semblerait que non. Au contraire, l’utilisation d’outils numériques (comme les applications mobiles, les tablettes) peut se révéler intéressante, surtout si le handicap de votre enfant le gêne dans l’utilisation d’un stylo et si l’écrit lui demande beaucoup d’efforts. Et puisque les textos ne sont (finalement) pas si dangereux, pourquoi ne pas proposer aux membres de la famille de s’envoyer des SMS avec des mots à corriger ?
Josie Bernicot, professeur de psychologie du développement (université de Poitiers-CNRS) et auteur de l’étude.
Ce n’est pas l’utilisation du portable qui influe sur le niveau d’orthographe des ados, c’est leur niveau d’orthographe qui aura un impact sur le nombre de fautes dans leurs SMS. De la même manière que nous admettons un langage oral plus familier avec certaines personnes, les SMS sont un autre registre de communication de l’écrit. Et ceux qui prennent le plus de liberté sont d’ailleurs ceux qui ont la meilleure orthographe. Justement parce qu’ils maîtrisent bien les bases du langage écrit et qu’ils se sentent plus à l’aise pour le modifier. L’utilisation du numérique comme support pédagogique devrait se généraliser dans les années à venir, même si la France est encore un peu en retard sur le sujet.
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