Même si vous laissez à votre enfant handicapé quartier libre tout l’été, cela ne vous empêche pas de lui proposer quand-même des activités qui l’aideront à développer son goût pour le(s) savoir(s). De l’aider aussi à progresser dans ses relations avec les autres, et notamment les copains.
« Ce n’est pas parce qu’on n’est pas motivé qu’on ne réussit pas ; c’est parce qu’on n’a jamais réussi (ou si peu), qu’on n’est pas motivé. Car en réalité, en classe comme ailleurs, rien ne démobilise plus que l’échec », écrit Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation et spécialiste de la pédagogie, dans son ouvrage Le plaisir d’apprendre. Pour en finir avec l’impression de ne pas être assez doué à l’école, la période estivale est idéale pour redonner à votre enfant l’envie d’apprendre.
Le lien entre les apprentissages scolaires et la « vraie vie » n’est pas évident pour de nombreux enfants. « On peut profiter de trajets en voiture pour faire un lien concret entre les maths et le quotidien, suggère Alexandre Delivré, consultant en stratégie et coach. En demandant à ses enfants de compter le nombre de véhicules qui passent à côté de nous en une minute. En leur expliquant qu’en multipliant ce nombre par 60 ils auront une idée du nombre de voitures qui viennent de doubler papa et maman en une heure ! Ou de leur demander à combien de kilomètres peut se trouver selon eux le village qu’on aperçoit en face de nous. Profitez de tous ses centres d’intérêt pour lui démontrer qu’en prenant plaisir à s’améliorer dans plein de matières, cela lui servira tout au long de sa vie ».
Parce que l’envie d’aller à l’école dépend aussi des relations qu’on a avec les copains, l’été peut être aussi le moment d’expliquer à votre enfant comment trouver sa place dans le groupe, répondre aux demandes de l’enseignant. « L’expérience le montre : ceux qui réussissent à l’école ont aussi une intelligence émotionnelle et relationnelle, explique Monique de Kermadec, psychologue et psychanalyste. Il peut être intéressant d’analyser ce qui n’a pas bien fonctionné avec les autres. En posant des questions à l’enfant et en lui faisant prendre conscience de l’importance de ses émotion et de leur impact sur les autres.
Si le maître ne lui a pas assez donné la parole, c’est peut-être parce qu’il apporte des réponses au mauvais moment ou ne se comporte pas comme il le devrait dans le groupe. Nous sommes aussi des modèles pour nos enfants. En leur montrant qu’on respecte les files d’attente dans un magasin, qu’on reste toujours poli avec les gens que l’on croise, qu’on les laisse s’exprimer sans les couper avant de parler, etc. »
Sarah Robert, maman de Cybille, 7 ans, atteinte d’une encéphalopathie épileptique avec mutation du gêne CDKL :
« Ma fille va entrer en IME à la rentrée. Elle était restée jusqu’à présent en grande section de maternelle. Elle a peu de mots à son vocabulaire, mais comme elle a découvert récemment les lettres, je me suis dit que ce serait bien de fabriquer un abécédaire maison. Je vais utiliser des autocollants de lettres, que j’ai achetés chez l’éditeur Playbac et comme il y en a 400, il y a de quoi faire. J’associerai à chaque lettre des images d’objets ou d’animaux dont le son commence par la même lettre. Et en plus des autocollants, j’ajouterai des photos d’objets familiers de la maison, de son doudou, etc. L’orthophoniste de Cybille m’a dit que c’était une bonne idée, mais de ne pas associer plus de cinq images à une même lettre. Voilà qui devrait nous occuper toutes les deux un bon moment cet été ! »
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