Permettre à son enfant handicapé d’aller à l’école comme les autres enfants de son quartier, c’est ce que demandent de nombreux parents. Tout simplement. Le problème, c’est que pour ceux qui ne sont pas scolarisés ou le sont de manière partielle, ce n’est justement pas si simple…
Un peu partout en France, dans les associations et sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent depuis le 2 septembre pour dénoncer les petits et gros couacs de cette rentrée 2019. « L’école inclusive » dont parle le gouvernement cette année- qui existe dans les textes de loi depuis 2013- est-ce vraiment une réalité ? Selon le dernier sondage publié mercredi 4 septembre sur la page Facebook Magazine Déclic, 76 % des parents ayant répondu déclarent rencontrer ou avoir rencontré des problèmes pour scolariser leur enfant du fait de son handicap.
Pour les familles, il y a certes des avancées (+ 23 500 élèves en situation de handicap scolarisés en 2019 par rapport à 2018), mais une belle et grande inconnue : impossible de connaître le nombre exact d’enfants sans solution. "Nous sommes en train de construire l'école inclusive de demain, pour tous, mais le gouvernement a bien pris conscience qu'il reste encore beaucoup de difficultés a commenté Sonia Ahehehinnou, porte-parole et administratrice nationale à l’Unapei. L'école sera vraiment inclusive quand les parents ne demanderont plus la permission pour que leurs enfants aillent à l'école".
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a dit en parlant des élèves en situation de handicap lors de sa conférence de presse du 27 août dernier, « Avant tu attendais d’avoir un AESH pour aller à l’école, maintenant tu vas à l’école, un AESH t’attend ». Il fait référence à la création cette année des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) destinés à mutualiser l’aide humaine. C’est désormais au niveau de l’établissement (école, collège, lycée) que sera organisé l’emploi du temps des AESH (les ex-AVS), et non plus au niveau du rectorat. La promesse : plus de souplesse et une meilleure organisation. Pour les AESH concernés, les associations et les familles, le doute subsiste sur l’efficacité du dispositif et chacun attend de voir.
Près de 4500 postes d’AESH supplémentaires ont aussi été annoncés par Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. Encore faut-il qu’ils soient présents. "Beaucoup d’enfants restent sans accompagnant à la rentrée, poursuit Sonia Ahehehinnou de l’Unapei. Je pense à un garçon qui s’appelle Léo, par exemple. Il a 5 ans. Il arrive à l’école, et son AESH n’est pas disponible, alors c’est la maîtresse qui va pallier cette situation pendant quelque temps ".
Pour pallier les difficultés rencontrées, l’association UNAPEI a justement lancé l’opération #jaipasecole et le site marentree.org, une mobilisation citoyenne destinée à recenser tous les problèmes de scolarisation des enfants handicapés.
La Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH) propose elle aussi une permanence téléphonique jusqu’au 30 septembre 2019 : 03 23 55 18 52 ou contact@fnaseph.fr
Quand les droits de votre enfant ne sont pas respectés, il existe aussi la possibilité de saisir le Défenseur des droits.
Et parce que vous êtes nombreux à nous avoir parlé de vos difficultés de scolarisation, nous organisons fin septembre sur la page Facebook de Hizy un live spécial sur le sujet. La date n’est pas encore arrêtée, mais surveillez notre page ! Vous pourrez venir y poser vos questions à des spécialistes de la scolarisation des enfants en situation de handicap.
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