Notre série « Ils vous donnent rendez-vous en 2020 ». Pernelle Marcon, mannequin amputée des deux jambes veut continuer en 2020 ce qu’elle entreprend depuis de longues années : Changer le regard de la société sur le handicap.
En 2012, sa méningite fulgurante a des répercussions terribles sur la vie de Pernelle Marcon. Sa vie bascule lorsque les médecins ne lui laissent d’autre choix que l’amputation, face aux lésions cutanées trop importantes. La jeune femme doit être amputée des deux jambes et des deux mains. Sur Fance Inter, elle expliquait en décembre 2019 : « J’ai été amputée des deux jambes au niveau des tibias, et de mes deux mains. Il me reste deux phalanges et une paume de main gauche reconstituée. »
Face à ce terrible coup du sort qui la touche alors qu’elle n’est âgée que de 20 ans, Pernelle va se relever au fil des années. Jusqu’à devenir, en octobre dernier, mannequin chez Wanted, une agence de mannequinat atypique. Et qui dit mannequinat, dit mettre son corps en avant dans des défilés. Un défi de taille, qu’elle a mis du temps à assumer. « Il y a 7 ans, clairement, je n’étais pas prête, » confiait-elle à l’époque. Aujourd’hui, elle a franchi le pas mais avoue que ça n’a pas été facile : « J’avais plus l’impression d’être une bête de foire que d’être considérée pour ce que j’étais ».
Essaye, maquillage, excitation et stress qui monte : avant chaque défilé, Pernelle ressent une véritable métamorphose. Puis elle se lance dans le grand bain, souvent avec appréhension. Et avec toujours en tête la nécessité de se concentrer et de garder l’équilibre. Prothèses customisées, lames en carbone, prothèses de marche… À chaque fois, la jeune femme change d’appareils. Et explique : « Quand j’arrive en plein milieu d’un défilé conventionnel, les gens sont surpris, ils ne s’y attendent pas. Beaucoup applaudissent. Ce qui prouve que ce n’est pas normal et qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. »
En 2020, Pernelle va poursuivre son combat : celui de faire accepter sa différence, sans pour autant que sa vie ne se résume à son seul handicap. Parlant d’un privilège de défiler et de pouvoir « militer de cette façon », elle veut aider des gens à s’assumer, affirmant : « Je ne m’adresse pas qu’aux personnes amputées de quatre membres. » Et son combat est aussi celui pour les femmes, pour qui « elle estime qu’il y a beaucoup de pression sur leur corps ».
Sources utilisées : France Inter.fr (Décembre 2019), Positiv.fr (Décembre 2019)
© 2018 Plateforme Hizy