Sonore, lumineux, amusant, intelligent, tactile… Il existe des milliers de possibilités de faire plaisir à votre enfant - et donc aussi de se tromper de cadeau. Pour éviter sa grimace quand il le déballera, voici quelques règles à suivre.
Le but n’est pas de faire plaisir à papy et mamie mais à l’enfant : c’est le premier critère de sélection. Pour le savoir, observez ses réactions lorsqu’il s’approche d’un jouet. S’il retourne souvent vers le même type de jeux, sourit en le manipulant, c’est que ça lui plaît. N’hésitez pas à impliquer votre enfant en découpant avec lui les pages des catalogues de jouets, en l’emmenant tester des jeux à la ludothèque. Le décisionnaire, c’est lui !
« Les parents vont chercher quelque chose de stimulant, les grands-parents auront tendance à prendre quelque chose d’éducatif et la jeune tante, un jouet amusant. Cette tendance, qui consiste à se faire plaisir, est naturelle, il faut simplement en prendre conscience pour la nuancer. » Dalila Chibani est formatrice en stimulation basale.
Les fabricants de jouets indiquent des âges qui ne correspondent pas toujours au niveau de développement de l’enfant. Il n’est d’ailleurs pas rare de lire « Dès 18 mois » sur des boîtes de jeux qui ne sont en réalité intéressants pour les enfants qu’à partir de l’âge de 24 ou 36 mois. Ne pas se soucier seulement de ce critère permet aussi d’éviter la comparaison, et d’acheter sans remords un jouet pour les petits, que votre grand adore (voir ci-dessous).
« Le seul critère à respecter est celui relatif à la sécurité des jouets. Comme l’indication « 0-3 ans » avec une tête de bébé barrée, indiquant qu’un jeu ne convient pas à un enfant de moins de 36 mois. Le plus souvent en raison de pièces trop petites susceptibles d’être avalées ». Laurent Divina, ludothécaire
Rien de mieux que de se concerter avec la famille et les pros pour varier les types de jeux : celui qui l’aidera à mieux lire, à développer sa motricité, à l’occuper pour nous laisser souffler, mais aussi ceux qui n’auront d’autre but que de le faire rigoler. Un autre moyen de ne pas entasser des jouets auxquels il ne touchera jamais reste la location de jouets. C’est aussi une bonne occasion d’expérimenter différentes choses, de faire plaisir à votre enfant sans vous ruiner (par exemple 24 € par mois pour deux jouets avec Monjoujou.com). Et sans sortir de chez vous ! Sur www.clubdes-ptits-loups.fr ou www.monjoujou.com.
« Quand l’entourage ne me demande pas conseil, c’est raté. Je me suis moi-même trompée plus d’une fois en achetant des jeux adaptés pour les enfants autistes qu’il n’a jamais touchés ! Mon dernier achat réussi : une draisienne (petit vélo sans pédales) car l’AVS m’a dit qu’il jouait beaucoup avec à l’école. Je questionne aussi l’éducatrice ABA pour éviter de passer à côté de ce qu’il aime vraiment. »
Sonia est la maman d’Alister, 10 ans, autiste.
Sophie Jacob est psychologue. Elle explique : "Si du haut de ses 15 ans, un ado préfère jouer à la poupée ou à la dînette, pourquoi pas ? Je comprends que cela puisse être difficile pour l’entourage parce que cela renvoie à la notion de handicap et de décalage par rapport aux autres enfants. Et encore plus si c’est un garçon qui veut jouer à des « jeux de filles ». Il est pourtant essentiel de laisser un enfant, quel que soit son âge, son handicap ou son sexe, jouer avec ce qui lui plait, ce qui le rassure. En lui laissant cette grande liberté d’expérimentation, il aura envie ensuite de tester d’autres jeux. Il en existe par exemple de très simples, en bois, avec des couleurs moins vives que pour les petits (notamment de la marque Hape) et qui peuvent être utilisés par toute la famille."
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