Si votre enfant en situation de handicap a besoin de sortir se changer les idées, pas question de menacer ses poumons et sa santé avec un risque de pollution de l’air extérieur accru. Avant de partir en balade en famille, le point sur les risques et les précautions à prendre en matière de qualité de l’air extérieur.
Le smog, on commence à connaître : c’est ce nuage de pollution composé notamment de particules fines et d’ozone, qui enveloppe de plus en plus les grandes villes de France façon Pékin. Que faire pour se prémunir contre sa nocivité? Doit-on également s’inquiéter le reste du temps? « On parle beaucoup des pics de pollution et on a tendance à sensibiliser la population là-dessus. C’est bien, mais il ne faut surtout pas oublier que la pollution de l’air extérieur chronique est plus dangereuse, avertit Christophe Leroyer, pneumologue au CHU de Brest. 90 % des décès attribuables à la pollution sont liés à la pollution chronique, contre 10 % pour les pics. » En conséquence, au-delà d’un ponctuel élan collectif à chaque apparition du smog, des mesures de protection individuelle s’imposent également au jour le jour. Car si la pollution de l’air extérieur « a globalement tendance à diminuer en France », selon le pneumologue, les dégâts ne sont pas négligeables sur la santé des plus fragiles – et pas toujours bien connus.
"Je pense que la population est mal informée du niveau réel de la pollution extérieure, estime ainsi Gérard Borvon, militant écologiste et auteur de l’ouvrage Respirer tue. Cela est notamment dû au fait que les endroits où la pollution est mesurée sont peu nombreux. Les parents ne sont pas conscients du niveau de gravité que cela peut représenter pour leurs enfants, et notamment des aggravations que cela peut causer chez ceux qui sont déjà en situation de faiblesse."
Jocelyne Just, chef du service d’allergologie pédiatrique à l’hôpital Trousseau de Paris confirme, et observe un développement des cas d’asthme et des allergies.
« La pollution de l’air aggrave les pathologies respiratoires de ceux qui en ont, explique la professeure. Elle provoque de l’asthme et favorise les poussées d’eczéma. Les pics de pollution sont bien sûr très mauvais car ils provoquent une hausse des venues aux urgences pour des crises d’asthme.
Mais il y a une pollution de fond, en dehors des pics, qui est également très nocive. Ses effets sur les jeunes enfants sont catastrophiques. Ils sont plus exposés car leurs poumons sont moins matures et leur capacité respiratoire leur fait inhaler davantage de polluants » En cause, les particules fines émises par le diesel et le chauffage au bois, qui sont «?toxiques, inflammatoires et dysimmunitaires. Elles entraînent des inflammations des voies aériennes, des infarctus du myocarde, des AVC, des maladies inflammatoires de l’ensemble du système » À ces importantes sources de pollution s’ajoute le phénomène du réchauffement climatique, qui vient en intensifier les effets. Par exemple, « la saison des pollens est plus longue et les pollens deviennent plus allergisants ? », résume Jocelyne Just.
Alors, quelles habitudes adopter pour réduire les risques en cas de forte pollution – sachant que rester chez soi n’est pas plus faisable que souhaitable et que le port d’un masque reste inefficace.
Vous voulez éviter le pire moment pour sortir avec votre enfant en situation de handicap et contourner les artères les plus polluées ? Jetez un œil à votre smartphone et à l’application pollution de l’air la plus adaptée. Voici les applications gratuites pour chaque type de smartphone qui vous permettent de concilier envie de prendre l’air et santé des poumons.
Cette application surveille en temps réel la qualité de l’air dans plus de quarante villes de France (quelque deux cents le monde) et livre des conseils sur les activités extérieures à faire – ou à ne pas faire – selon le niveau de pollution.
Des informations claires et fiables, provenant des stations de mesures locales et couplées aux données météorologiques. Historique, prévisions, explications sur les principaux polluants de l’air et carte de la qualité de l’air dans le monde complètent le dispositif.
Indication du niveau et de la nature de la pollution atmosphérique, mais aussi du niveau des alertes allergies pour le pollen, et ce dans 1900 villes de France. Possibilité de personnaliser les alertes de pollution et donc d’être prévenu en cas de dépassement du seuil que vous aurez préalablement choisi.
Lancée par l’association Airparif, cette application destinée aux Franciliens permet de repérer l’itinéraire le moins exposé à la pollution de l’air, selon des données collectées en temps réel. Les mesures concernent les trois principaux polluants extérieurs : les dioxydes d’azote (NO2), les particules fines (PM10) et l’ozone (O3).
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