Pas facile pour l'enfant polyhandicapé, atteint d’un handicap mental sévère ou de déficience sensorielle de s’ouvrir au monde. Vous pouvez l’aider en stimulant chez lui le toucher, l’odorat, la vue…
C’est lorsqu’il est petit que la sensibilité de l’enfant se développe. Pour travailler la sensibilité de l’enfant polyhandicapé, travaillez le toucher, l’odorat, la vue… en prenant soin de ne pas en faire trop ni trop vite. Vous pouvez…
Dalila Chibani, éducatrice spécialisée
Les espaces Snoezelen [une stimulation multisensorielle proposée notamment dans des salles dédiées, ndlr] sont formidables, mais chers. En revanche, on peut recréer un espace à moindre coût avec des planches de contreplaqué, des chutes de tapis, un paillasson, des petites guirlandes lumineuses et des néons de lumière noire, comme en discothèque, pour que les objets blancs deviennent réfléchissants. Vous pouvez ajouter des bacs avec différents tissus – un gant de crin, de la laine de mouton, de la soie… – et alterner les matières sur le sol et les murs. Mais attention, il vaut mieux travailler un sens pendant dix minutes, faire une pause, puis travailler un autre sens… C’est important de proposer des activités contrastées, mais il ne faut pas surcharger l’enfant en informations.
L’enfant polyhandicapé présente des troubles de la perception et de la sensibilité. S’il pleure devant un objet ou ne réagit pas, cela peut signifier que celui-ci lui est trop intrusif (s’il a une hypersensibilité) ou qu’il ne ressent rien (s’il s’agit d’une hyposensibilité). À vous alors de l’accompagner en l’aidant à sentir son corps. Vous pouvez…
Rachel Claudel, maman d’Elena, 7 ans
Petite, Elena restait couchée et n’utilisait pas ses mains. Alors j’ai pris un balai et j’y ai accroché des balles avec un fil élastique – certaines en mousse, d’autres avec des grelots… J’ai coincé le manche en travers de son lit, pour que les balles pendent au-dessus d’elle. Elle a joué longtemps avec et cela a favorisé la mobilité des mains et des bras. Afin de l’aider à prendre conscience de son corps, je l’attachais sur une chaise de bureau pour qu’elle ne tombe pas et je la faisais tourner. Elle adorait ça ! Ce petit jeu faisait travailler son vestibulaire et a beaucoup contribué à ce qu’elle marche aujourd’hui, alors qu’on m’avait dit qu’elle ne marcherait jamais. Je pense que ce progrès moteur a entraîné son développement cognitif : au lieu d’être couchée toute la journée, elle peut se déplacer, aller dans le jardin. Cette autonomie lui a donné une soif de découvertes impressionnante.
Ozlem Tarim est la maman de Maxent, 3 ans.
Un espace de jeu rien que pour lui. Lorsque Maxent était sur son corset siège, il faisait tomber ses jouets par terre et ne pouvait pas jouer longtemps seul. Alors avec son père, on a fabriqué une grande table avec un trou qui l’encadre complètement. On y a vissé des carrés de bois, scratché un objet qu’il peut déscratcher, et mis un labyrinthe avec une boule. Nous avons ajouté des miroirs et des couleurs. Comme la table se fixe au mur, aucun jouet ne tombe par terre. On peut également descendre le rabat pour plus d’interactions avec nous ou avec l’orthophoniste.
Eveil et stimulation pour votre enfant polyhandicapé
Handicap et bien-être : les ressources sélectionnées par Hizy
© 2018 Plateforme Hizy