« Nous sommes désolés, mais votre traitement est en rupture de stock ». Qui n’a jamais entendu cela de la part de son pharmacien ? Ce lundi 8 juillet, Agnès Buzyn, ministre de la santé a annoncé un plan d’action anti-pénurie. Il faut dire qu’un français sur quatre a déjà été confronté au problème. Antibiotiques, anticancéreux, antiépileptiques, vaccins…la liste est longue et comprend des produits indispensables pour de nombreux patients, dont les enfants et adultes malades ou en situation de handicap.
Parce qu’une grande partie de la production se fait en dehors de nos frontières et nous oblige à dépendre des aléas du marché et de l’approvisionnement au niveau européen et même mondial (de nombreux traitements proviennent d’ailleurs et notamment de Chine !).
Selon France Assos Santé, plus de 1200 traitements ou vaccins seront concernés en 2019 par des situations de pénurie en 2019, 60% de plus qu’en 2018, et 30 fois plus qu’en 2008 ! L’association qui représentant les usagers du système de santé tire la sonnette d’alarme et demande la transparence totale sur les causes de ces ruptures d’approvisionnement, un renforcement des sanctions à l’égard des responsables et une politique volontariste de relocalisation de la production des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments.
La ministre a présenté, ce lundi 8 juillet 2019 sa feuille de route 2019-2022 pour lutter contre les pénuries de médicaments. « Promouvoir la transparence et la qualité de l’information », voilà le 1er axe de ce plan permettant aux pharmaciens de signaler les ruptures de stocks aux labos concernés et de prévenir les patients de la prochaine date de livraison attendue de leur traitement.
Les pharmaciens devraient également pouvoir remplacer un médicament indisponible par un autre traitement, surtout lorsque ce dernier est jugé indispensable (Médicament d’intérêt thérapeutique majeur-MITM). Pour les traitements anticancéreux, leur approvisionnement doit être sécurisé par « une cartographie des sites de production ». Ce plan prévoit également une meilleure coopération au niveau européen.
Dès septembre, un comité de pilotage devrait être créé et regroupant les professionnels de santé, l’Agence du médicament (ANSM), les laboratoires, associations de patients, pour mettre en œuvre les mesures annoncées par le gouvernement.
Selon Gérard Raymond, président de France Assos Santé, « Il n’est pas admissible que des personnes atteintes de cancers, de Parkinson ou d’épilepsie chronique ne puissent trouver en pharmacie les traitements qui leur ont été prescrits… Il faut revoir l’ensemble de la chaîne, identifier clairement les causes et mettre tous les acteurs face à leurs responsabilités. Les médicaments ne sont pas des produits de consommation comme les autres, leur production et leur distribution ne sauraient répondre à la seule logique de rentabilité financière. »
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